Conte réalisé par les élèves de sixième 2011 2012 en réponse au conte reçu et rédigé par les élèves Polonais:Pourquoi il existe quatre saisons.
Il était une fois une jeune fille nommée Okélélaide. Elle habitait en Vallée de Barétous. Cette région était un enfer car il y pleuvait tout le temps. La population se faisait emporter par les torrents, les ouragans et autres catastrophes naturelles. Okélélaide elle-même avait perdu ses parents dans un accident de charrette à cause de la pluie.
La pauvre jeune fille s'appelait comme ça parce qu'elle avait une tache de naissance qui lui prenait la moitié de la figure. Ses cheveux étaient roux, son dos tout bossu et puis elle avait des rides à cause de l'eau parce qu'il pleuvait toujours en Barétous et elle avait une verrue bleue sur le nez on ne sait pourquoi, alors qu'elle n'avait que onze ans.
Personne ne l'aimait parce que tout le monde avait peur d'elle. Elle ressemblait à la dame blanche et certains croyaient que c'était une sorcière à cause de son physique.
Okélaide n'aimait pas la vallée où elle vivait car il y avait toujours de sombres nuages couvrant le ciel, poussés par le vent fort. L'air était froid et humide. Un rideau de pluie cachait les montagnes environnantes.
Il y avait des maisons en Barétous dont la peinture était toute écaillée et la mousse poussait sur les toits recouverts de tôles, le lierre poussait sur les murs, tous les excréments des toilettes allaient dans les ruisseaux et la verdure poussait jusque dans les maisons. Les volets et les portes étaient toujours fermés pour éviter que les maisons soient inondées. A cause du vent, des portes et des fenêtre étaient cassées. Les habitants de la Vallée avaient toujours froid car les bûches pour chauffer la cheminée étaient pleines de lierre et constamment humides.
Un jour, la jeune fille en eut assez de tant de malheur et partit de chez elle. Elle voulait trouver un moyen de faire revenir le soleil en Barétous. Elle marcha longtemps. Elle traversa deux villages inondés puis s'arrêta devant le troisième village où elle rencontra un enfant qui lui dit que tout près de là vivait dans une grotte une terrible sorcière. Intéressée, Okélélaide demanda au petit garçon quels étaient les pouvoirs de cette femme. Celui-ci lui répondit qu'elle avait des pouvoirs magiques très dangereux. Cependant quiconque arriverait à devenir amie avec elle aurait une alliée très utile pour ses projets.
Décidée à trouver un moyen d'arrêter la pluie, Okélélaide alla voir cette sorcière qui habitait à la grotte de la Verna. Elle s'avança en tremblant dans la grotte sombre et humide. Au loin, il lui sembla voir une silhouette. Celle-ci paraissait grande et menue. Okélélaide continua de marcher et s'arrêta dans une grande salle. La femme qui se tenait devant elle était affreusement laide. Son visage était déformé depuis un grave accident de sorcellerie. Elle avait donc un seul oeil, un nez aplati et poilu et une bouche déformée. Sur ses mains, elle n'avait plus d'ongles. Sa voix était cependant douce et agréable.
« Abracadabra, spiroum, cadoum, disait la sorcière en bougeant les mains au-dessus du chaudron.
La femme et la jeune fille se regardèrent longuement, puis la sorcière reprit:
« Tu...n'as pas peur?
Okélélaide expliqua alors à la sorcière qu'elle était à la recherche d'aide pour pouvoir réaliser son rêve, c'est à dire chasser la pluie et créer des saisons en Barétous. Sur le coup, la sorcière pensa qu'elle ne pouvait pas l'aider, mais en réfléchissant bien; elle se rappela un vieux parchemin qui pourrait l'amener au bout de son aventure.
« Je vais te donner un vieux parchemin qui pourra t'aider dans ta recherche, déclara la sorcière.
La sorcière lui donna alors le parchemin et partit sans un mot et sans se retourner. La jeune fille remarqua qu'il était indéchiffrable, mais elle n'osa pas en demander davantage. Elle prit donc le chemin du retour pour trouver de l'aide.
Cependant, personne n'aimait Okélélaide et la jeune fille eut beau demander, personne ne voulut prêter attention à ce qu'elle disait. Dans un geste désespéré, elle jeta le précieux objet dans l'eau d'un ruisseau. Elle le regardait tristement couler lorsqu'elle y aperçut des inscriptions qu'elle n'avait pas remarquées auparavant. Intriguée et reprenant espoir, elle s'arma d'un long bâton pour essayer de reprendre le parchemin. Elle y parvint non sans difficulté, et put alors lire : « Tu trouveras les éléments nécessaires à ta réussite en suivant mes indications:
Okélélaide, qui était justement en Vallée de Barétous, se mit alors en chemin pour retrouver le ruisseau magique où on disait qu'un poisson d'argent habitait. A la recherche de ce dernier, tout en suivant les méandres du ruisseau, elle rencontra un martin-pêcheur à qui elle demanda où habitait le poisson. Le martin-pêcheur, très gentil, la conduisit à destination. Alors, elle raconta sa mésaventure au poisson qui accepta de lui venir en aide. Il lui confia une gouttelette en lui disant:
« Je te remets cette gouttelette magique qui te sera utile mais surtout, ne la perds pas, je n' en possède qu' une. »
Après avoir recueilli la gouttelette magique dont elle avait besoin, Okélélaide dut se rendre dans la forêt sacrée où elle devait trouver la feuille magique du plus vieux chêne. Un peu plus loin, elle consulta le parchemin. Elle le regarda attentivement et crut voir un chêne qui bougeait. Elle continua sa route. Un peu plus loin elle rencontra un desman. Ils se saluèrent. La petite fille lui demanda où elle pouvait rencontrer le chêne. Le desman lui répondit:
« Tu le trouveras en suivant le chemin que voilà, mais fais attention, il y a un ours brun qui le protège. Pour endormir l'ours, il te suffira de lui donner des myrtilles et un peu de ce champignon qui l'endormiront pendant deux jours et une nuit. Bonne chance! »
Un peu plus tard, elle arriva dans une clairière. Le chêne et l'ours s'y trouvaient. Elle jeta les myrtilles et le champignon vers l'animal qui les mangea. A la nuit tombée, il s'endormit profondément. Elle en profita pour monter en haut du chêne. La feuille qu'elle cherchait était particulière, elle ne tombait jamais alors que c'était toujours l'automne. Elle la décrocha délicatement et s'en fut à la recherche de la deuxième vallée appelée Ossau, où elle pourrait retrouver le flocon de cristal.
Okélélaide, avec la feuille magique et la goutte d'eau, prit donc le chemin indiqué par le parchemin magique. Elle marcha longtemps et dut traverser beaucoup d'épreuves pour réussir à protéger le parchemin, la goutte et la feuille contre le blizzard, les tempêtes ou la grêle. Elle parvint tout de même un jour à la Vallée d'Ossau. Elle rencontra un tout petit lutin entre deux montagnes et à côté d'un village ravagé. Elle lui demanda ce qui s'était passé. Le petit être lui expliqua que les autres lutins de son village avaient trouvé un flocon de cristal en faisant un bonhomme de neige. Ce cristal était si beau que chacun voulait le garder pour lui, et tous avaient commencé à se disputer. Le petit lutin s'était retrouvé malgré lui dans la bagarre, et il avait reçu un tel coup sur la tête qu'il s'était évanoui. Quand il s'était réveillé, il y avait deux groupes de lutins, chacun s'étant installé sur une montagne différente. Il ajouta que l'un des deux groupes avait le flocon de cristal, mais il ne savait pas lequel des deux. Okélélaide décida donc d'aller sur la montagne de gauche, accompagnée du petit lutin qui la trouvait sympathique et qui était très curieux. Après une demi-heure de marche, ils atteignirent le sommet. Okélelaide demanda à voir le chef du premier clan, un lutin inconnu lui montra le chemin. Quand Okélelaide entra dans la tente, elle vit la moitié du flocon de cristal. Elle demanda au chef si elle pouvait le prendre car elle en avait grand besoin.
Le chef lutin refusa d'abord de lui donner la moitié du flocon. En effet, il croyait que le flocon était un talisman qui protégeait tout son clan. En donnant le demi flocon, il craignait de ne plus être protégé et d'être attaqué par le second chef lutin.
Okélélaide lui proposa alors en échange une mèche de ses cheveux roux. Cette mèche le protégerait de toutes les attaques en attendant que les quatre saisons soient remises en place. En effet, cette mèche était magique, car la chevelure d'Okélélaide avait été ensorcelée par la sorcière si gentille et si laide de la grotte de la Verna. Elle était ainsi protégée pendant son voyage.
Le chef du premier clan accepta alors de faire l'échange et lui donna la moitié du flocon de cristal.
Okélelaide repartit par un raccourci, un pont qui joignait les deux montagnes, toujours accompagnée par le petit lutin curieux. Arrivée à la deuxième montagne, Okélélaide demanda à voir le second chef, et les lutins du deuxième groupe lui indiquèrent le chemin. En entrant dans la tente du deuxième chef, elle demanda comme elle l'avait déjà fait sur l'autre montagne si elle pouvait prendre le précieux objet. Le second chef très négatif refusa catégoriquement. Okélélaide prit un paquet dans sa poche et le glissa dans la main de son ami lutin en chuchotant : « Mets ces bonbons sur le sol et place-les depuis la tente du chef jusqu'à l'extérieur, pendant ce temps, je vais récupérer le flocon. » Le petit lutin s'exécuta rapidement pendant qu'Okélélaide insistait pour occuper le lutin récalcitrant. Lorsqu'elle vit que les bonbons étaient en place, elle regarda le sol d'un air surpris et intéressé. Le chef lutin se précipita pour récupérer les bonbons avant elle, car comme chacun sait, les lutins adorent les bonbons. Okélélaide prit le demi-flocon tout doucement et partit sans demander son reste.
Elle s'éloigna rapidement dans la brume et fut ravie de retrouver au détour du sentier le petit lutin qui l'avait si gentiment aidée et qui voulait savoir ce qui arriverait avec le flocon. Quand ils furent arrivés en bas des deux montagnes, la jeune fille essaya de recoller le second morceau mais rien ne marchait. Soudain, le petit lutin lui dit qu'il se souvenait avoir entendu parler d'une formule magique: « gouloum pictara chica quo ». Lorsqu'il prononça ces mots, les deux morceaux se recollèrent immédiatement. Okélelaide rangea le flocon de cristal avec le parchemin, remercia chaleureusement le lutin et partit.
Après un long chemin, elle arriva en Soule, comme l'avait indiqué le parchemin ensorcelé. Dans cette région fleurie, tous les habitants étaient des petites fées, il y avait beaucoup de maisons, beaucoup d'herbe et d'arbres verdoyants, et des montagnes qu'on apercevait de loin.
Elle trouva une toute petite fée en train de pleurer sur une feuille. Celle-ci était inconsolable car toutes les autres fées l'avaient laissée à part à cause de sa toute petite taille et de sa robe qui n'était pas de couleur rose.
« Pardon Mademoiselle la fée, demanda timidement Okélélaide, où pourrais-je trouver un trèfle magique à quatre feuilles?
La petite fée regarda partir l'inconnue qui lui avait parlé si gentiment et continua à pleurer. Alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, elle la vit revenir accompagnée de nombreuses autres fées. Elle était si surprise qu'elle s'arrêta même de sangloter.
« Voilà, dit Okélélaide d'un air sévère. Maintenant, présentez-lui vos excuses, et surtout, ne recommencez plus jamais.
Ce qu'Okélélaide leur avait dit, on ne le sut jamais, mais elle les avait convaincues. La petite fée remercia la jeune fille du fond du cœur, et lui dit qu'elle allait la conduire jusqu'à leur jardin secret pour la présenter à leur reine.
Après avoir salué très poliment la reine des fées, Okélélaide prit la parole :
« Je souhaitais vous rencontrer car il faut que je trouve un trèfle à quatre feuilles pour que toutes les saisons se succèdent enfin dans notre région.
Okélélaide prit le trèfle que lui offrait la reine et le mit avec les autres éléments qu'elle avait réunis grâce au parchemin et à tous ceux qui l'avaient aidée. A présent, la petite fée était heureuse, elle avait retrouvé ses amies et elle ne s'ennuierait plus désormais. Quant à la reine des fées, elle rêvait déjà d'une omelette à la girofle. La jeune fille ne resta pas longtemps avec les fées car il lui tardait que toutes les saisons se succèdent. Elle reprit donc son chemin en suivant la route de la Vallée d'Aspe indiquée par le parchemin.
Munie de la goutte d'eau et de la feuille morte de Barétous, du flocon d'argent trouvé dans la Vallée d'Ossau et du trèfle magique à quatre feuilles qu'elle venait de recueillir en Soule, Okélélaide alla chercher le rayon de soleil dans la caverne du dragon. Quand la jeune fille rentra en Vallée d' Aspe, elle fut émerveillée. Dans cette vallée, le climat était chaud. Les montagnes étaient tapissées de velours vert et doux, dans les forêts on entendait la chanson du vent, on voyait les ours en train de cueillir des fruits sauvages, les abeilles butinaient sur les onctueuses fleurs au nectar délicieux, les brebis broutaient une herbe bonne et saine, on entendait les oiseaux chanter et les papillons aux ailes multicolores tournoyaient dans le ciel. Les villageois de cette vallée vivaient en harmonie avec la nature. Leurs maison étaient en pierre ou en bois. Dans les villages, il y avait multitude de fromages: fromage de brebis, de vache, de chèvre, de biche, d'isard, des confitures aux trèfles à quatre feuilles, de la gelée de lierre, des légume jaunes et rouges, des céreales de champignons et plein d'autres choses. Mais il y avait un inconvénient, il y avait un dragon.
La bête féroce était rouge de la tête aux pieds, ses yeux étaient ovales et tout jaunes. Il était grand, il mesurait plus de cinq mètres.Sa queue était longue d'environ trois mètres. Ses ailes étaient immenses pour qu'il puisse voler très haut. Lorsqu'il se sentait menacé il crachait de grandes flammes oranges. De la fumée sortait de ses grosses narines. Ce dragon était malheureux car personne ne voulait l'approcher à cause de son physique gigantesque. Okélélaide, qui était bien déterminée à ne pas se faire arrêtrer par un simple dragon, décida de partir à sa rencontre pour lui demander le rayon d'or. Elle rencontra sur son chemin un elfe de feu, rouge, qui n'avait plus qu'une aile car le dragon lui avait brûlé l'autre.Okélélaide, choquée, était plus déterminée que jamais à trouver le dragon pour lui demander pourquoi il faisait tant de mal. Elle lui demanderait aussi un rayon de soleil. Plus elle avançait vers la caverne du dragon, plus la chaleur était insupportable. Quand il fit si chaud que les semelles de ses chaussures commençaient à fondre, elle vit enfin le dragon.
« Bonjour monsieur le dragon, je viens au sujet de mon ami l'elfe de feu qui n'a plus qu'une aile à cause de vous, dit-elle.
- Je suis vraiment navré, je n'arrive pas à contrôler ma force, » dit le dragon, surpris qu'elle n'ait pas peur de lui.
Okélélaide, qui trouvait finalement le dragon sympathique, lui demanda de lui donner un rayon de soleil. Le dragon hésita mais accepta. Il dit à Okélélaide de venir dans sa caverne. Elle le suivit. Le dragon chercha dans un coffre en or un rayon de soleil et donna à l'elfe de feu une autre aile. Mais quand Okélélaide toucha le rayon de soleil, elle se brûla. Elle demanda alors à l'elfe de feu de lui prendre le rayon car celui-ci supportait la chaleur. Okélélaide salua le dragon, le remercia et partit sur la longue route du retour avec la feuille magique, la goutte d'eau, le trèfle à quatre feuilles et le flocon de cristal précieusement gardés dans le parchemin et le rayon de soleil porté par son nouvel ami.
Cependant, la jeune fille ne savait que faire avec tous ces éléments enfin réunis. Elle décida de consulter une fois de plus le précieux parchemin. Elle le trempa dans l'eau d'un ruisseau, le recouvrit de la feuille morte, de la goutte d'eau, du flocon de cristal, du trèfle magique à quatre feuilles. Elle demanda à l'elfe de feu d'y ajouter le rayon de soleil. Lorsque tous les éléments touchèrent le parchemin mouillé, l'inscription suivante apparut :
«Grimpe en haut du Pic du Midi, jette tous ces éléments dans le vent et prononce la formule magique suivante avant qu'ils ne retombent par terre:
Passmôassaététôa-féssi-féssa é manjtouttassoup ».
Okélélaide prit donc la route du Pic du Midi sans attendre. Elle marcha longtemps sur des chemins escarpés, ne s'arrêtant que pour manger quelques baies et se reposer un peu. Elle trouva enfin un petit chemin où la pente était raide et elle arriva au pied du Pic du Midi. Elle prit une grande inspiration, et commença à monter. Après bien des efforts, elle arriva au sommet essouflée. Elle fit exactement ce qu'avait indiqué le parchemin de la sorcière : elle prit son élan, jeta les éléments au vent et prononça la formule magique.
Soudain, elle vit le parchemin magique s'animer, et tous les objets récupérés au cours de son voyage se transformèrent.
La gouttelette magique tomba sur la feuille morte. Alors, toutes les gouttes qui tombaient du ciel se mirent à chanter le bel automne sur les feuilles des arbres qui prirent de magnifiques couleurs rouges, orange et jaunes.
Ensuite, le flocon sortit de son cristal. Il s'envola alors dans le ciel, et la neige se mit à tomber allègrement.
Puis le trèfle magique à quatre feuilles tomba sur le sol et la terre se transforma en une prairie d'herbes et de fleurs. Des arbres verdoyants sortirent de la terre et le printemps s'installa.
Enfin, le rayon de soleil s'illumina. Le climat se réchauffa alors. Les oiseaux recommencèrent à chanter et tous les animaux apparurent. La nature s'était réveillée avec de magnifiques couleurs.
C'est ainsi que les quatre saisons se mirent en place. Satisfaite, Okélélaide regagna sa Vallée de Barétous désormais fleurie, et les habitants du village l'accueillirent les bras ouverts, la remerciant mille fois pour ce qu'elle avait fait pour eux, et s'excusant pour la méchanceté dont ils avaient fait preuve envers elle. La jeune fille leva les yeux en direction de la grotte de la Verna et devina que là-haut, son amie la sorcière se réjouissait également de son bonheur nouveau et de sa réussite. Désormais, Okélélaide vécut heureuse dans la Vallée de Barétous au fil des saisons. On dit même que le soleil de l'été avait fait disparaître sa verrue bleue et que les froids de l'hiver l'avaient embellie. On oublia peu à peu l'éternel automne barétounais ainsi que le nom de celle qui avait réussi à le chasser.
La pauvre jeune fille s'appelait comme ça parce qu'elle avait une tache de naissance qui lui prenait la moitié de la figure. Ses cheveux étaient roux, son dos tout bossu et puis elle avait des rides à cause de l'eau parce qu'il pleuvait toujours en Barétous et elle avait une verrue bleue sur le nez on ne sait pourquoi, alors qu'elle n'avait que onze ans.
Personne ne l'aimait parce que tout le monde avait peur d'elle. Elle ressemblait à la dame blanche et certains croyaient que c'était une sorcière à cause de son physique.
Okélaide n'aimait pas la vallée où elle vivait car il y avait toujours de sombres nuages couvrant le ciel, poussés par le vent fort. L'air était froid et humide. Un rideau de pluie cachait les montagnes environnantes.
Il y avait des maisons en Barétous dont la peinture était toute écaillée et la mousse poussait sur les toits recouverts de tôles, le lierre poussait sur les murs, tous les excréments des toilettes allaient dans les ruisseaux et la verdure poussait jusque dans les maisons. Les volets et les portes étaient toujours fermés pour éviter que les maisons soient inondées. A cause du vent, des portes et des fenêtre étaient cassées. Les habitants de la Vallée avaient toujours froid car les bûches pour chauffer la cheminée étaient pleines de lierre et constamment humides.
Un jour, la jeune fille en eut assez de tant de malheur et partit de chez elle. Elle voulait trouver un moyen de faire revenir le soleil en Barétous. Elle marcha longtemps. Elle traversa deux villages inondés puis s'arrêta devant le troisième village où elle rencontra un enfant qui lui dit que tout près de là vivait dans une grotte une terrible sorcière. Intéressée, Okélélaide demanda au petit garçon quels étaient les pouvoirs de cette femme. Celui-ci lui répondit qu'elle avait des pouvoirs magiques très dangereux. Cependant quiconque arriverait à devenir amie avec elle aurait une alliée très utile pour ses projets.
Décidée à trouver un moyen d'arrêter la pluie, Okélélaide alla voir cette sorcière qui habitait à la grotte de la Verna. Elle s'avança en tremblant dans la grotte sombre et humide. Au loin, il lui sembla voir une silhouette. Celle-ci paraissait grande et menue. Okélélaide continua de marcher et s'arrêta dans une grande salle. La femme qui se tenait devant elle était affreusement laide. Son visage était déformé depuis un grave accident de sorcellerie. Elle avait donc un seul oeil, un nez aplati et poilu et une bouche déformée. Sur ses mains, elle n'avait plus d'ongles. Sa voix était cependant douce et agréable.
« Abracadabra, spiroum, cadoum, disait la sorcière en bougeant les mains au-dessus du chaudron.
- Bonjour, commença Okélélaide.
- Bonjour, répondit la sorcière dans un sursaut.
La femme et la jeune fille se regardèrent longuement, puis la sorcière reprit:
« Tu...n'as pas peur?
- Non, je venais juste vous demander un conseil... Connaissez-vous le moyen d'arrêter la pluie?
- Oui, pourquoi? » demanda la femme très surprise.
Okélélaide expliqua alors à la sorcière qu'elle était à la recherche d'aide pour pouvoir réaliser son rêve, c'est à dire chasser la pluie et créer des saisons en Barétous. Sur le coup, la sorcière pensa qu'elle ne pouvait pas l'aider, mais en réfléchissant bien; elle se rappela un vieux parchemin qui pourrait l'amener au bout de son aventure.
« Je vais te donner un vieux parchemin qui pourra t'aider dans ta recherche, déclara la sorcière.
- Vous n'êtes donc pas méchante comme on le dit... constata Okélélaide.
- Non. Comme je suis horrible à voir, tout le monde croit que je suis méchante, et je suis bien seule, dit la femme avec un air attristé. Je te remercie de ne pas t'être enfuie en me voyant. C'est aussi pour te remercier que je t'offre ce précieux parchemin.
La sorcière lui donna alors le parchemin et partit sans un mot et sans se retourner. La jeune fille remarqua qu'il était indéchiffrable, mais elle n'osa pas en demander davantage. Elle prit donc le chemin du retour pour trouver de l'aide.
Cependant, personne n'aimait Okélélaide et la jeune fille eut beau demander, personne ne voulut prêter attention à ce qu'elle disait. Dans un geste désespéré, elle jeta le précieux objet dans l'eau d'un ruisseau. Elle le regardait tristement couler lorsqu'elle y aperçut des inscriptions qu'elle n'avait pas remarquées auparavant. Intriguée et reprenant espoir, elle s'arma d'un long bâton pour essayer de reprendre le parchemin. Elle y parvint non sans difficulté, et put alors lire : « Tu trouveras les éléments nécessaires à ta réussite en suivant mes indications:
- la goutte d'eau et la feuille en Barétous tu chercheras
- le flocon de cristal en Ossau tu découvriras
- le trèfle à quatre feuilles en Soule tu trouveras
- le rayon d'or en Vallée d'Aspe tu obtiendras... »
Okélélaide, qui était justement en Vallée de Barétous, se mit alors en chemin pour retrouver le ruisseau magique où on disait qu'un poisson d'argent habitait. A la recherche de ce dernier, tout en suivant les méandres du ruisseau, elle rencontra un martin-pêcheur à qui elle demanda où habitait le poisson. Le martin-pêcheur, très gentil, la conduisit à destination. Alors, elle raconta sa mésaventure au poisson qui accepta de lui venir en aide. Il lui confia une gouttelette en lui disant:
« Je te remets cette gouttelette magique qui te sera utile mais surtout, ne la perds pas, je n' en possède qu' une. »
Après avoir recueilli la gouttelette magique dont elle avait besoin, Okélélaide dut se rendre dans la forêt sacrée où elle devait trouver la feuille magique du plus vieux chêne. Un peu plus loin, elle consulta le parchemin. Elle le regarda attentivement et crut voir un chêne qui bougeait. Elle continua sa route. Un peu plus loin elle rencontra un desman. Ils se saluèrent. La petite fille lui demanda où elle pouvait rencontrer le chêne. Le desman lui répondit:
« Tu le trouveras en suivant le chemin que voilà, mais fais attention, il y a un ours brun qui le protège. Pour endormir l'ours, il te suffira de lui donner des myrtilles et un peu de ce champignon qui l'endormiront pendant deux jours et une nuit. Bonne chance! »
Un peu plus tard, elle arriva dans une clairière. Le chêne et l'ours s'y trouvaient. Elle jeta les myrtilles et le champignon vers l'animal qui les mangea. A la nuit tombée, il s'endormit profondément. Elle en profita pour monter en haut du chêne. La feuille qu'elle cherchait était particulière, elle ne tombait jamais alors que c'était toujours l'automne. Elle la décrocha délicatement et s'en fut à la recherche de la deuxième vallée appelée Ossau, où elle pourrait retrouver le flocon de cristal.
Okélélaide, avec la feuille magique et la goutte d'eau, prit donc le chemin indiqué par le parchemin magique. Elle marcha longtemps et dut traverser beaucoup d'épreuves pour réussir à protéger le parchemin, la goutte et la feuille contre le blizzard, les tempêtes ou la grêle. Elle parvint tout de même un jour à la Vallée d'Ossau. Elle rencontra un tout petit lutin entre deux montagnes et à côté d'un village ravagé. Elle lui demanda ce qui s'était passé. Le petit être lui expliqua que les autres lutins de son village avaient trouvé un flocon de cristal en faisant un bonhomme de neige. Ce cristal était si beau que chacun voulait le garder pour lui, et tous avaient commencé à se disputer. Le petit lutin s'était retrouvé malgré lui dans la bagarre, et il avait reçu un tel coup sur la tête qu'il s'était évanoui. Quand il s'était réveillé, il y avait deux groupes de lutins, chacun s'étant installé sur une montagne différente. Il ajouta que l'un des deux groupes avait le flocon de cristal, mais il ne savait pas lequel des deux. Okélélaide décida donc d'aller sur la montagne de gauche, accompagnée du petit lutin qui la trouvait sympathique et qui était très curieux. Après une demi-heure de marche, ils atteignirent le sommet. Okélelaide demanda à voir le chef du premier clan, un lutin inconnu lui montra le chemin. Quand Okélelaide entra dans la tente, elle vit la moitié du flocon de cristal. Elle demanda au chef si elle pouvait le prendre car elle en avait grand besoin.
Le chef lutin refusa d'abord de lui donner la moitié du flocon. En effet, il croyait que le flocon était un talisman qui protégeait tout son clan. En donnant le demi flocon, il craignait de ne plus être protégé et d'être attaqué par le second chef lutin.
Okélélaide lui proposa alors en échange une mèche de ses cheveux roux. Cette mèche le protégerait de toutes les attaques en attendant que les quatre saisons soient remises en place. En effet, cette mèche était magique, car la chevelure d'Okélélaide avait été ensorcelée par la sorcière si gentille et si laide de la grotte de la Verna. Elle était ainsi protégée pendant son voyage.
Le chef du premier clan accepta alors de faire l'échange et lui donna la moitié du flocon de cristal.
Okélelaide repartit par un raccourci, un pont qui joignait les deux montagnes, toujours accompagnée par le petit lutin curieux. Arrivée à la deuxième montagne, Okélélaide demanda à voir le second chef, et les lutins du deuxième groupe lui indiquèrent le chemin. En entrant dans la tente du deuxième chef, elle demanda comme elle l'avait déjà fait sur l'autre montagne si elle pouvait prendre le précieux objet. Le second chef très négatif refusa catégoriquement. Okélélaide prit un paquet dans sa poche et le glissa dans la main de son ami lutin en chuchotant : « Mets ces bonbons sur le sol et place-les depuis la tente du chef jusqu'à l'extérieur, pendant ce temps, je vais récupérer le flocon. » Le petit lutin s'exécuta rapidement pendant qu'Okélélaide insistait pour occuper le lutin récalcitrant. Lorsqu'elle vit que les bonbons étaient en place, elle regarda le sol d'un air surpris et intéressé. Le chef lutin se précipita pour récupérer les bonbons avant elle, car comme chacun sait, les lutins adorent les bonbons. Okélélaide prit le demi-flocon tout doucement et partit sans demander son reste.
Elle s'éloigna rapidement dans la brume et fut ravie de retrouver au détour du sentier le petit lutin qui l'avait si gentiment aidée et qui voulait savoir ce qui arriverait avec le flocon. Quand ils furent arrivés en bas des deux montagnes, la jeune fille essaya de recoller le second morceau mais rien ne marchait. Soudain, le petit lutin lui dit qu'il se souvenait avoir entendu parler d'une formule magique: « gouloum pictara chica quo ». Lorsqu'il prononça ces mots, les deux morceaux se recollèrent immédiatement. Okélelaide rangea le flocon de cristal avec le parchemin, remercia chaleureusement le lutin et partit.
Après un long chemin, elle arriva en Soule, comme l'avait indiqué le parchemin ensorcelé. Dans cette région fleurie, tous les habitants étaient des petites fées, il y avait beaucoup de maisons, beaucoup d'herbe et d'arbres verdoyants, et des montagnes qu'on apercevait de loin.
Elle trouva une toute petite fée en train de pleurer sur une feuille. Celle-ci était inconsolable car toutes les autres fées l'avaient laissée à part à cause de sa toute petite taille et de sa robe qui n'était pas de couleur rose.
« Pardon Mademoiselle la fée, demanda timidement Okélélaide, où pourrais-je trouver un trèfle magique à quatre feuilles?
- Je ne peux pas te le dire, répondit la fée en reniflant, c'est un secret et je suis trop triste pour te le révéler.
- Pourquoi pleurez-vous tant ? demanda la jeune fille compatissante.
- Les autres fées ne veulent plus de moi, sanglota la minuscule fée.
- Tu me ressembles un peu alors, dit Okélélaide en songeant à tous les chagrins qu'elle avait dû endurer dans son village. Attends-moi ici, je reviendrai bientôt pour t'aider. Ensuite, c'est toi qui m'aideras. »
La petite fée regarda partir l'inconnue qui lui avait parlé si gentiment et continua à pleurer. Alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, elle la vit revenir accompagnée de nombreuses autres fées. Elle était si surprise qu'elle s'arrêta même de sangloter.
« Voilà, dit Okélélaide d'un air sévère. Maintenant, présentez-lui vos excuses, et surtout, ne recommencez plus jamais.
- Excuse-nous de t'avoir vexée, maugréèrent les fées en choeur. Nous ne recommencerons pas, c'est promis », continuèrent-elles en baissant honteusement le regard.
Ce qu'Okélélaide leur avait dit, on ne le sut jamais, mais elle les avait convaincues. La petite fée remercia la jeune fille du fond du cœur, et lui dit qu'elle allait la conduire jusqu'à leur jardin secret pour la présenter à leur reine.
Après avoir salué très poliment la reine des fées, Okélélaide prit la parole :
« Je souhaitais vous rencontrer car il faut que je trouve un trèfle à quatre feuilles pour que toutes les saisons se succèdent enfin dans notre région.
- Oui, ô, ma reine, renchérit la petite fée, comme cela, on pourrait manger des champignons et jouer dans la neige!
- Voyez-vous jeune inconnue, déclara la reine, toutes mes petites fées sont gourmandes et joueuses. Moi aussi d'ailleurs. Nous aimons beaucoup nos fleurs, mais la neige, la pluie et la chaleur des autres saisons nous manquent... Je serais ravie que vous puissiez réussir ! S'il ne vous faut qu'un trèfle magique à quatre feuilles, suivez-moi, je vous en donnerai un. »
Okélélaide prit le trèfle que lui offrait la reine et le mit avec les autres éléments qu'elle avait réunis grâce au parchemin et à tous ceux qui l'avaient aidée. A présent, la petite fée était heureuse, elle avait retrouvé ses amies et elle ne s'ennuierait plus désormais. Quant à la reine des fées, elle rêvait déjà d'une omelette à la girofle. La jeune fille ne resta pas longtemps avec les fées car il lui tardait que toutes les saisons se succèdent. Elle reprit donc son chemin en suivant la route de la Vallée d'Aspe indiquée par le parchemin.
Munie de la goutte d'eau et de la feuille morte de Barétous, du flocon d'argent trouvé dans la Vallée d'Ossau et du trèfle magique à quatre feuilles qu'elle venait de recueillir en Soule, Okélélaide alla chercher le rayon de soleil dans la caverne du dragon. Quand la jeune fille rentra en Vallée d' Aspe, elle fut émerveillée. Dans cette vallée, le climat était chaud. Les montagnes étaient tapissées de velours vert et doux, dans les forêts on entendait la chanson du vent, on voyait les ours en train de cueillir des fruits sauvages, les abeilles butinaient sur les onctueuses fleurs au nectar délicieux, les brebis broutaient une herbe bonne et saine, on entendait les oiseaux chanter et les papillons aux ailes multicolores tournoyaient dans le ciel. Les villageois de cette vallée vivaient en harmonie avec la nature. Leurs maison étaient en pierre ou en bois. Dans les villages, il y avait multitude de fromages: fromage de brebis, de vache, de chèvre, de biche, d'isard, des confitures aux trèfles à quatre feuilles, de la gelée de lierre, des légume jaunes et rouges, des céreales de champignons et plein d'autres choses. Mais il y avait un inconvénient, il y avait un dragon.
La bête féroce était rouge de la tête aux pieds, ses yeux étaient ovales et tout jaunes. Il était grand, il mesurait plus de cinq mètres.Sa queue était longue d'environ trois mètres. Ses ailes étaient immenses pour qu'il puisse voler très haut. Lorsqu'il se sentait menacé il crachait de grandes flammes oranges. De la fumée sortait de ses grosses narines. Ce dragon était malheureux car personne ne voulait l'approcher à cause de son physique gigantesque. Okélélaide, qui était bien déterminée à ne pas se faire arrêtrer par un simple dragon, décida de partir à sa rencontre pour lui demander le rayon d'or. Elle rencontra sur son chemin un elfe de feu, rouge, qui n'avait plus qu'une aile car le dragon lui avait brûlé l'autre.Okélélaide, choquée, était plus déterminée que jamais à trouver le dragon pour lui demander pourquoi il faisait tant de mal. Elle lui demanderait aussi un rayon de soleil. Plus elle avançait vers la caverne du dragon, plus la chaleur était insupportable. Quand il fit si chaud que les semelles de ses chaussures commençaient à fondre, elle vit enfin le dragon.
« Bonjour monsieur le dragon, je viens au sujet de mon ami l'elfe de feu qui n'a plus qu'une aile à cause de vous, dit-elle.
- Je suis vraiment navré, je n'arrive pas à contrôler ma force, » dit le dragon, surpris qu'elle n'ait pas peur de lui.
Okélélaide, qui trouvait finalement le dragon sympathique, lui demanda de lui donner un rayon de soleil. Le dragon hésita mais accepta. Il dit à Okélélaide de venir dans sa caverne. Elle le suivit. Le dragon chercha dans un coffre en or un rayon de soleil et donna à l'elfe de feu une autre aile. Mais quand Okélélaide toucha le rayon de soleil, elle se brûla. Elle demanda alors à l'elfe de feu de lui prendre le rayon car celui-ci supportait la chaleur. Okélélaide salua le dragon, le remercia et partit sur la longue route du retour avec la feuille magique, la goutte d'eau, le trèfle à quatre feuilles et le flocon de cristal précieusement gardés dans le parchemin et le rayon de soleil porté par son nouvel ami.
Cependant, la jeune fille ne savait que faire avec tous ces éléments enfin réunis. Elle décida de consulter une fois de plus le précieux parchemin. Elle le trempa dans l'eau d'un ruisseau, le recouvrit de la feuille morte, de la goutte d'eau, du flocon de cristal, du trèfle magique à quatre feuilles. Elle demanda à l'elfe de feu d'y ajouter le rayon de soleil. Lorsque tous les éléments touchèrent le parchemin mouillé, l'inscription suivante apparut :
«Grimpe en haut du Pic du Midi, jette tous ces éléments dans le vent et prononce la formule magique suivante avant qu'ils ne retombent par terre:
Passmôassaététôa-féssi-féssa é manjtouttassoup ».
Okélélaide prit donc la route du Pic du Midi sans attendre. Elle marcha longtemps sur des chemins escarpés, ne s'arrêtant que pour manger quelques baies et se reposer un peu. Elle trouva enfin un petit chemin où la pente était raide et elle arriva au pied du Pic du Midi. Elle prit une grande inspiration, et commença à monter. Après bien des efforts, elle arriva au sommet essouflée. Elle fit exactement ce qu'avait indiqué le parchemin de la sorcière : elle prit son élan, jeta les éléments au vent et prononça la formule magique.
Soudain, elle vit le parchemin magique s'animer, et tous les objets récupérés au cours de son voyage se transformèrent.
La gouttelette magique tomba sur la feuille morte. Alors, toutes les gouttes qui tombaient du ciel se mirent à chanter le bel automne sur les feuilles des arbres qui prirent de magnifiques couleurs rouges, orange et jaunes.
Ensuite, le flocon sortit de son cristal. Il s'envola alors dans le ciel, et la neige se mit à tomber allègrement.
Puis le trèfle magique à quatre feuilles tomba sur le sol et la terre se transforma en une prairie d'herbes et de fleurs. Des arbres verdoyants sortirent de la terre et le printemps s'installa.
Enfin, le rayon de soleil s'illumina. Le climat se réchauffa alors. Les oiseaux recommencèrent à chanter et tous les animaux apparurent. La nature s'était réveillée avec de magnifiques couleurs.
C'est ainsi que les quatre saisons se mirent en place. Satisfaite, Okélélaide regagna sa Vallée de Barétous désormais fleurie, et les habitants du village l'accueillirent les bras ouverts, la remerciant mille fois pour ce qu'elle avait fait pour eux, et s'excusant pour la méchanceté dont ils avaient fait preuve envers elle. La jeune fille leva les yeux en direction de la grotte de la Verna et devina que là-haut, son amie la sorcière se réjouissait également de son bonheur nouveau et de sa réussite. Désormais, Okélélaide vécut heureuse dans la Vallée de Barétous au fil des saisons. On dit même que le soleil de l'été avait fait disparaître sa verrue bleue et que les froids de l'hiver l'avaient embellie. On oublia peu à peu l'éternel automne barétounais ainsi que le nom de celle qui avait réussi à le chasser.